Participants : Romain Lange (Open Agenda), Frédéric Moreau (DP Libre, GAP)
Compte rendu rédigé par F. Moreau et soumis pour relecture à R. Lange.
Dans le cadre d’un projet d’agenda culturel fédéré sur la région de Poitiers (GAP), et en relation avec l’initiative OpenEventDatabase, j’ai proposé à Romain Lange de nous rencontrer pour évoquer les possibilités d’interaction entre les différentes initiatives de recueil et fédération d’événements
QQes autres outils/initiatives pour la création d’un registre ouvert d’événement :
L’initiative OEDb (OpenEventDatabase) vise à fournir une base de donnée généraliste d’événement, qui couvre toutes les problématiques qui comportent une indication temporelle.
Parmi tous les usages imaginés et a inventer, les agendas (culturels, sportifs,…) et le covoiturage pourraient être des bons candidats pour commencer à créer cette base de donnée et les outils autour.
QQes remarques de Romain Lange :
Open Agenda a reçu beaucoup de demandes de ses clients pour ajouter des fonctionnalités.
Si la base de l’outil est bon et assez versatile, c’est donc les utilisateurs qui inventent les usages de l’outil.
Des usages parallèles aux événements ont par exemple vu le jour avec la demande d’extraire un listing de lieux de culture, à partir des informations entrées dans Open Agenda, sur une certaine zone et en l’enrichissant d’une description étendue.
Open Agenda a souhaité ne pas traiter la problématique de disponibilité (de salle, de ressource,…), soit la gestion de l’absence d’événement. Ces fonctionnalités ont pourtant été demandées par beaucoup d’utilisateurs, mais elles s’éloignent subtilement des problématiques d’événements, assez pour demander de grandes adaptations.
Parmi les fonctionnalités traitées par Open Agenda, on retrouve la publication et recherche (géographique, temporelle, par mot clé ou organisateur) d’événements, la gestion des événements récurrents, l’indication d’accessibilité,…
Open Agenda se focalise principalement sur les aspects éditoriaux pour faciliter/rendre possible la réutilisation des événements créés sur sa plateforme. Et il fait de la diffusion la plus large possible de ces événements, son cœur de métier.
L’accent est donc mis sur la polyvalence de l’outil pour la réutilisation des informations (voir les exportations possibles).
Par contre, ils n’ont pas (Romain, corrige-moi si je me trompe) pour volonté de rapatrier à tout prix des événements qui n’ont pas été créés sur leur plateforme.
Open Agenda a adopté un modèle ou une personne (privée ou morale) est propriétaire de son agenda/ses événements et est donc la seule à pouvoir donc les modifier. Il y a cependant une notion de modération, puisque, dans le cas d’un organisme, différentes personnes peuvent travailler sur un événement pour le créer, le traduire, l’enrichir et enfin le valider et publier.
Pour information, ils avaient un bouton pour réclamer la “propriété” d’un événement, mais il n’a jamais servi (et a donc été supprimé). La notion de propriété d’un événement est, dans la pratique, peut-être pas aussi importante qu’on pourrait le penser au premier abord.
Pour OEDb, l’approche contributive imposerait une organisation différente, avec un créateur de l’événement qui n’est pas forcément le propriétaire et donc des outils de labellisation (un organisme/collectif/institution peut s’inscrire et labelliser ainsi les événements qu’elle organise, même si les informations ont été entrées par d’autres).
Des organismes restent hermétique à des initiatives de publication ouverte et d’extension de la diffusion de leurs événements, alors que leur but est justement de capter un public et dont que l’information circule.
Nous sommes tous motivés par l’ouverture la plus grande des données. Il serait donc intéressant d’“attaquer” chaque source potentielle d’événement sous plusieurs axes et par plusieurs personnes différentes pour arriver à libérer ces données (une petite Opération Libre
Exemples : Établissement Français du Sang (trouver les références du procès perdu par des personnes ayant scrappé leur site web pour récupérer les événements), Établissements culturels pour leur programmation saisonnière, fédération/association de commissaires priseurs,…
Un exemple d’utilisation inattendue d’Open Agenda est la création d’un agenda participatif pour reconstituer l’historique des concerts de Georges Brassens. C’est effectivement un usage extraordinaire pour cet outil, ce qui montre bien sa grande versatilité.
Pour aller encore plus loin, il serait très intéressant que ces données soient intégrées dans Wikidata pour que pouvoir ensuite générer automatiquement la liste des concerts de Georges Brassens, par exemple dans Wikipédia !
Il y a cependant un petit problème de licence (à confirmer), car les données d’Open Agenda sont sous Licence Ouverte alors que Wikidata est sous licence CC0. On ne peut donc pas directement importer ces données dans Wikidata.
complément-FM : à posteriori, je m’aperçois que ça n’est pas du tout un soucis puisque il n’est pas souhaitable de faire de grands imports dans Wikidata. Les données seront donc ressaisies par un nouveau contributeur, avec la licence en cours dans Wikidata, et Open Agenda ne servira que comme une des sources/références pour ces données.
Un autre problème lié aux licences est celui des contenus liés à l’événement. En effet, la personne qui rentre les informations de l’événement a les droits sur le contenu qu’elle rédige ou adapte, mais par forcément sur des contenus qu’elle ajouterait. Par exemple, on doit afficher des informations complémentaires pour les crédits d’une affiche de concert/spectacle, mais l’organisateur n’a souvent aucune idée de celles-ci.
Open Agenda a traité ce problème en demandant aux utilisateurs d’indiquer les mentions légales dont ils ont connaissance dans la description de l’événement.
En tant que libriste convaincu, j’ai quelques réticences à utiliser Open Agenda, malgré l’ouverture exceptionnelle et exemplaire de vos données et la bonne tenue de la plateforme.
Voici quelques points “frottants” (par opposition à bloquants ou très bons (ceci ne reflète bien sûr que mon propre avis de libriste et soucieux de la vie privée) :
Nous allons redévelopper un outil de publication d’événements, sous licence libre, j’espère en collaboration avec ODE.
Je pense qu’il serait tout de même intéressant de mutualiser le plus de choses possibles, par exemples les extensions qui permettraient d’envoyer des données d’un CMS vers Open Agenda et ODE/GAP/OEDb. Nous réutiliserons donc peut-être les API d’Open Agenda pour pouvoir réutiliser les développements libres de tous les participants.
Sous un autre angle, je vois OEDb avec une approche de fédération. Par exemple, OEDb pourrait héberger des données d’événement sur sa propre base de donnée d’événement, mais aussi fédérer et servir de relais/cache à des informations hébergées sur les serveurs d’organisateurs d’événements, de collectivités,… Ces organisateurs auraient donc le choix de publier les événements sur OEDb, ou bien sur leur plateforme interne (Wordpress avec plugin kivabien ou solution fournie par OEDb) et ensuite d’indiquer à OEDb l’emplacement de ces données pour qu’elles puissent être indexées.
Et c’est pourquoi il est très important de concevoir un outil librement réutilisable, que chacun puisse déployer sur son infrastructure pour pouvoir générer et mettre à disposition des données au bon format pour la plateforme !
Sur Poitiers, Adrien Topall modifie un module Wordpress pour envoyer les événements, créés dans ce CMS, dans Open Agenda. Ce module est disponible sous licence GNU GPL v2 et on peut visualiser les tâches en cours.
Contacter LiberTIC à Nantes pour échanger sur le sujet, voir quelle est leur situation et si nous pouvons collaborer à la création d’un outil libre pour la partie agenda, si possible basé sur OEDb.
Nous avons aussi abordé le sujet de lieux culturels, de spectacle, de pratique artistique,… En effet, il n’existe pas une base de données qui permettrait d’extraire directement ces informations avec un contenu fiable et riche.
complément-FM : peut-être que le couplage de plusieurs outils serait très intéressant pour arriver à un résultat final quasi professionnel : On pourrait utiliser une sélection d’“amenity” dans OSM et récupérer leurs infos (horaires d’ouverture, adresse, accessibilité, position,…) et y ajouter des photos issues de Mapillary ou d’OpenPathView. Il resterait à travailler les problèmes de lieu en englobant plusieurs autres (Le Louvre c’est le musée, mais aussi les monuments en tant que tel dont la pyramide,…). Manquerait encore la description des lieux, mais je ne saurais pas où la trouver, à moins de la mettre dans OSM, avec une description par langue.